Fleuve Bandama Hippo Tiassalé

Que faire à Tiassalé

Tiassalé est une commune de Côte d’Ivoire située à environ 1h30 de route au nord d’Abidjan. Facilement accessible par l’autoroute du nord, elle est un carrefour commercial dynamique et un terroir agricole particulièrement diversifié.

La ville est traversée par le fleuve Bandama, le plus long fleuve de Côte d’Ivoire, qui prend sa source dans le nord du pays, à l’ouest de Korhogo, pour finir sa course 1050 kilomètres plus au sud dans l’océan Atlantique à Grand-Lahou. Un fleuve de première importance puisqu’il est la demeure, à cet endroit, de plusieurs groupes d’hippopotames. La principale raison pour laquelle je vous invite à passer un week-end à Tiassalé. Mais pas la seule ! Découvrez les activités à faire à Tiassalé et les informations pratiques pour y organiser une escapade.

Fleuve Bandama Tiassalé

Observer les hippopotames du fleuve Bandama 

La principale activité à Tiassalé consiste à aller à la rencontre des hippopotames à bord d’une petite pirogue traditionnelle. Mais avant de vous en dire plus, quelques mots sur nos amis les hippos

Les hippopotames communs, ou amphibies, vivent en grands groupes dominés par un mâle polygame et irascible. Ils passent la journée dans l’eau pour se protéger du soleil et se nourrissent d’herbe et de graminées à proximité des berges. La nuit tombée, ils sortent de l’eau pour rejoindre des pâturages, parcourant pour cela jusqu’à 10 km. Ils consomment 40 kg de matières végétales en moyenne chaque nuit. Et bien qu’ils soient herbivores, les hippopotames comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique qui protègent férocement leur territoire et attaquent les humains en cas de danger. (source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/hippopotame/178174)

Vous l’avez compris, derrière le mammifère à l’allure «pépère » passant sa journée à bâiller et à brouter, se cache en réalité un « serial killer » causant près de 300 morts par an. C’est pourquoi nous avons hésité avant de faire cette sortie (surtout avec les enfants dont un ne sachant pas nager !). Certains de nos amis nous ont dit que nous étions tarés, d’autres au contraire nous ont assuré qu’il n’y avait aucun danger et que cela valait vraiment le coup.

Nous avons fait confiance aux seconds et tout s’est bien passé. A l’issue de mes deux sorties sur le fleuve Bandama, j’ai pu constater que :

  • les piroguiers connaissent bien leur fleuve et maîtrisent parfaitement leur embarcation,
  • ils savent quand il faut éviter de s’approcher des hippopotames, en particulier lorsqu’il y a eu « palabres » entre plusieurs mâles,
  • ils restent toujours à distance des bêtes,
  • ils tiennent à leur vie et ne prennent pas de risque inutile.

En aucun cas, je ne se souhaite être tenue responsable d’un quelconque accident. Donc si mon article vous donne envie d’aller voir les hippos, soyez juste conscients que ce n’est pas une promenade anodine !

Cela étant dit, la balade sur le fleuve Bandama est une des plus belles que j’ai faites depuis mon arrivée en Côte d’Ivoire. A certains moments de l’année, le cours d’eau est recouvert de jacinthes d’eau, ce qui entrave la circulation des pirogues et surtout asphyxie la faune marine. L‘observation des animaux amphibies est alors rendue plus difficile. Et on se demande toujours si on ne va pas voir poindre une truffe d’hippo au milieu des fleurs sauvages… Jacynthes Tiassalé

A d’autres, le fleuve est totalement immaculé, calme, serein. Seuls le chant des oiseaux, les grognements des hippopotames et les rires des jeunes villageois qui se baignent viennent troubler le silence ambiant. Les piroguiers, à la seule force de leurs bras, rament avec dextérité et jouent avec les courants pour nous mener dans les zones où se regroupent souvent les hippopotames. Ils parlent entre eux en baoulé. Et même si leur conversation est incompréhensible, on arrive à deviner quand ils pensent avoir repéré un hippopotame. Evidemment ils sont toujours les premiers à les apercevoir, leur regard affuté habitué à identifier une tête qui sort de l’eau tel un périscope de sous-marin.

Pirogue Tiassalé

Fleuve Bandama Tiassalé

Alors soudain, quand en effet, la bête émerge, c’est la folie sur la pirogue. Les zoom se mettent en action, les jumelles frétillent, les enfants écarquillent leurs mirettes, les grands en prennent pleins les yeux aussi. Les piroguiers ne cherchent pas à trop s’approcher, ils restent vigilants. Ils nous laissent le temps d’observer les animaux, qui nous observent aussi, sortent leur tête, puis plongent sous l’eau, puis à nouveau sortent leur tête et ainsi de suite pendant près de 30 minutes… Après en avoir bien profité, les piroguiers font demi-tour et nous ramènent tranquillement au débarcadère. Que c’est beau !!

Hippos Tiassalé

Et sachez que même si vous ne croisez pas d’hippopotames (ce qui m’était arrivé l’année dernière), la balade reste magnifique et vaut le détour !

Fleuve Bandama Tiassalé

Fleuve Bandama Tiassalé

Découvrir les rochers sacrés du parc archéologique d’Ahouakro

A environ 45 minutes de route de Tiassalé se trouve un parc archéologique tout à fait insolite, figurant sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2006 : le parc archéologique d’Ahouakro.

La particularité de ce parc réside dans ses roches naturelles gigantesques et aux formes diverses. Ces imposants mégalithes magmatiques et granitiques dateraient du paléo-protérozoïque moyen (de -2300 à 2150 millions d’années). Le site abriterait également des vestiges préhistoriques datés du néolithique (-9 000 à -3 300 av. J.-C.) : ateliers de polissage comportant des traces d’affûtage d’outils, monuments striés à décor artistique, rochers à parois décorées… Nous avons juste vu quelques roches très polies ayant a priori servi à tanner des peaux d’animaux. (source : Le Petit Futé Côte d’Ivoire).

Au fil du temps, les formations rocheuses se sont érodées pour prendre des formes étonnantes, certaines adoptant des configurations anthropomorphiques, d’autres semblant désormais en apesanteur tant les étais qui les soutiennent sont abimés.

Parc Ahouakro Crocodile

Le but de la balade consiste alors essentiellement à essayer de deviner à quoi ressemble chaque rocher ou encore ce qui le maintient encore en équilibre.

Les roches ont été baptisées d’après leur forme par les populations locales baoulé, riveraines et gestionnaires du parc, comme le  » doigt de Nanan Koffi Ahoua  » (premier occupant du site qui porte d’ailleurs son nom, Ahouakro, signifiant en baoulé  » le village d’Ahoua « ) ou encore le crocodile, la tortue… Selon l’angle d’observation du rocher, sa dénomination change passant, par exemple, du visage d’Alfred Hitchcock à une vague.

Hitchcock Vague Ahouakro

Le même rocher vu selon deux points de vue distincts.

Parc Ahouakro

Le site est un lieu mystique habité par des entités spirituelles puissantes qu’il convient d’honorer. C’est pourquoi il est interdit d’y pénétrer sans crier gare et sans être accompagné. Faute de quoi, un mauvais sort risquerait de s’abattre sur votre tête !! Et on ne plaisante pas avec les croyances africaines.

Parc Ahouakro Afrique

Une aire végétale qui a pris la forme de l’Afrique !

Pour entrer dans le parc d’Ahouakro, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée particulier constitué d’un poulet et d’une bouteille de gin (prononcez « guin ») qui seront offerts aux génies des rochers. Depuis peu, il n’est plus nécessaire d’amener la volaille vivante mais uniquement de verser 3000F pour son achat. Nous n’assistons pas à la cérémonie, réservée aux initiés. 

Se promener dans des plantations de poivriers, de moringa et les rizières

La région de Tiassalé est une grande région agricole. Un week-end dans cette zone est donc l’occasion d’aller à la rencontre des cultivateurs et de découvrir leurs plantations.

Parmi eux, les fondateurs de la marque Kapece, un poivre d’exception produit à Tiassalé, qui cherchent à faire reconnaître la qualité exceptionnelle de cette épice et appuyer les efforts des petits producteurs.

Le poivre est véritablement une spécialité de cette région. Les premiers plants sont arrivés en même temps que la colonisation. En 1960, avec l’indépendance, les plantations furent abandonnées. Des plants furent toutefois rachetés et replantés dans certaines régions du pays, parmi lesquelles celle de Tiassalé qui a su développer sa propre particularité.

La société Kapece commercialise ainsi des produits haut-gamme habillés d’un packaging premium. Elle propose aux paysans de se lancer dans la culture du poivre afin d’être moins dépendants des cultures traditionnelles de cacao, palmiers à huile et hévéa. Et ainsi améliorer leurs conditions de vie. Un projet social qui permet de développer la filière transformation et promouvoir le « made in Côte d’Ivoire ». Plus d’informations sur la page Facebook.

Sur la route entre N’Douci et Tiassalé, vous pouvez aussi apercevoir des rizières sur la gauche. Depuis quelques années en effet, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans la culture du riz. Je savais qu’il y avait des rizières dans le nord du pays, il y en a donc aussi dans la région de Tiassalé.

Marché de Tiassalé

Enfin, vous pouvez aussi prendre contact avec « le suisse » aka Fredy, un cultivateur qui propose aussi de faire visiter ses plantations 100% bio de café, cacao, hévéa et moringa. Pour en savoir plus, c’est ici.

Se recueillir sur la stèle en mémoire des esclaves à Kanga Nianzé

Le village de Kanga Nianzé était une des dernières étapes de la Route des Esclaves en Côte d’Ivoire, à l’instar de Gorée au Sénégal et Cape Coast au Ghana. Les esclaves continuaient ensuite leur route jusqu’à Grand-Lahou d’où ils embarquaient pour l’Amérique.

La stèle, inaugurée en 2018, mesure 5,2 m de hauteur et 1,9 m de largeur avec des chaines qui symbolisent l’esclavage. Il a été construit entièrement par des jeunes Ivoiriens sur une superficie de 255 m². Le site réservé pour la stèle est de six hectares. Il jouxte la rivière Bodo où les esclaves étaient purifiés.

Pour la trouver, arrêter au marché de N’Douci et demandez votre chemin !

Stèle Kanga Nianzé

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour y aller

  • Il faut emprunter l’autoroute du nord, direction Yamoussoukro, et sortir à la sortie « Tiassalé » (après le premier péage). Les 18 kilomètres restant sont hyper rapides car la route vient d’être (re)faite à neuf.
  • Pour se rendre à la Villa des Hôtes, qui est aussi le lieu de rendez-vous avec la guide aux hippos, il faut traverser la ville, dépasser l’hôtel « Le Baracuda » (à droite) puis prendre une piste sur la droite. L’hôtel est indiqué sur Waze au nom de Duvick Hotel.
Pont Tiassalé

Le pont au-dessus du fleuve Bandama juste à l’entrée de Tiassalé

Pont Tiassalé

Hippopotames

  • La meilleure période pour aller voir les hippopotames est pendant la saison sèche, de janvier à avril, quand le niveau du fleuve est bas.
  • Pour réserver votre balade, renseignez vous auprès de l’hôtel La villa des hôtes.
  • Les pirogues peuvent accueillir 2 adultes ou 1 adulte et 2 enfants. Pour les petits ne sachant pas nager, prévoyez un gilet de sauvetage car ils ne sont pas fournis … ainsi que de la crème solaire, un chapeau et de l’eau car ça cogne. Les embarcations prennent toutes un peu l’eau. Mais pas de panique, elles sont équipées d’une écope… Je vous ai dit que c’était l’aventure !

Parc d’Ahouakro

  • Pour aller à Ahouakro, il faut prendre l’autoroute du nord, en direction de Yamoussoukro. La sortie se trouve 2000 m après le deuxième péage. Ensuite, c’est tout droit. Une fois arrivé au village, demandez votre chemin aux enfants qui vous indiqueront où se trouve le « parc avec les grosses pierres ».
  • Le tarif est de 10000 F CFA pour le guide + 1000 F CFA par personne + 3000 F CFA pour le poulet + une bouteille de Gin (comptez 4000 F CFA dans un petit commerce de Tiassalé).

 

Où dormir

Il est tout à fait possible d’observer les hippopotames et de visiter le parc d’Ahouakro sur une journée. Tiassalé se trouvant à 1h30/2h de route d’Abidjan (120 km). Vous pouvez caler une visite le matin et une autre l’après-midi. Vous pouvez même pique-niquer au bord du fleuve Bandama entre les deux.

Si en revanche, vous optez pour un week-end au vert pour prendre votre temps et profiter du charme et de la tranquillité de la « campagne » ivoirienne, je vous recommande de réserver une chambre à La Villa des Hôtes, la meilleure adresse de la ville !

Hôtel Villa des Hôtes Tiassalé

Cet hôtel, un peu enclavé et au charme discret, propose des chambres à 25000F, 35000F, 50000F et 750000F. Les plus chères ont été récemment construites. Elles sont modernes, spacieuses et incluent même une kitchenette (si jamais vous prévoyez d’y séjourner une semaine …). Les plus modestes sont assez basiques, à la fois en termes de déco et d’équipement, mais les matelas sont excellents. Une piscine permet de se détendre et se rafraîchir après les visites en attendant l’apéro. A noter que le restaurant ne sert ni vin (uniquement de la bière et des alcools forts) ni de jus de fruits. Le service est assez lent donc pensez à commander au plus tôt !

Si vous avez d’autres idées d’activités à faire à Tiassalé, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire. Je serais ravie de compléter mon article grâce à vos suggestions.

Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, je vous remercie de l’épingler sur Pinterest 🙂 

Tiassalé Pinterest

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10 Comments
  • Mano
    Posted at 11:08h, 28 août Répondre

    Super article ! Très pratique pour préparer un voyage à Tiassalé, merci beaucoup

    • Isa
      Posted at 18:43h, 28 août Répondre

      Merci beaucoup ! Et bon séjour à Tiassalé. Vous me direz si vous avez vu des hippos ?

  • Caroline Gbizié
    Posted at 15:40h, 03 mars Répondre

    Merci pour ce bel article qui m’offre la possibilité d’aller à la découverte de mon pays.

    • Isabelle
      Posted at 16:15h, 07 mars Répondre

      Avec plaisir, profitez bien ! Mettre en lumière la Côte d’Ivoire et ses merveilles, c’est bien le but de ce blog ! Et ça me fait toujours plaisir de lire que ça incite les gens à découvrir ce pays.

  • MARIE TCHIMOU
    Posted at 16:06h, 17 mars Répondre

    Bonjour, merci pour votre article qui me donne des pistes pour une sortie avec les enfants. pourriez vous nous partager les contacts de Raymond et Thérèse; j’aimerais réserver pour les congés de pâques. Bonne continuation; au plaisir de vous lire bientôt

  • Lucia
    Posted at 09:06h, 04 mai Répondre

    Bonjour, article fabuleux, comme tous les vôtres.
    Pourriez-vous nous communiquer le contact de Thérèse et Raymond.
    Merci beaucoup

  • Arfaoui insaf
    Posted at 13:06h, 12 août Répondre

    Merci infiniment pour l’article, ça encourage et rassure en même temps

  • Nina Patricia
    Posted at 20:59h, 27 février Répondre

    Merci pour cet article, bien écrit, détaillé avec des informations très pertinentes 👏👍

    • Isabelle
      Posted at 17:11h, 07 mars Répondre

      Je vous en prie ! Avez-vous vu des hippos à Tiassalé ?

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